Longtemps, les réseaux sociaux ont privilégié l’engagement des utilisateurs, en mettant l’accent sur les clics, les commentaires ou les partages. Ces derniers temps, un changement majeur s’est opéré : les impressions, c’est-à-dire le simple fait qu’une publication soit vue, sont devenues plus importantes que le nombre de clics. Ce tournant marque un changement profond dans la manière dont les contenus sont partagés et perçus.
Une évolution des priorités des algorithmes réseaux sociaux
Historiquement, les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram ou Linkedin ont misé sur l’engagement direct (like, partage, commentaires,…) pour mesurer la pertinence d’un contenu. Le nombre de clics était un indicateur clé de l’intérêt des utilisateurs. Cependant, avec l’essor des vidéos courtes et des formats de contenu passif (comme les stories ou les reels), les plateformes ont commencé à privilégier les impressions sur les clics, notamment parce que les internautes interagissent de moins en moins.
L’idée derrière ce changement est double : d’une part le constat est là, les internautes interagissent moins; d’autre part plus une publication est vue, plus elle a de chances de générer des actions (prise de contact, devis, ventes,…). Les impressions sont un indicateur beaucoup plus large de la visibilité d’un contenu. Si une personne voit une publicité ou une publication mais ne clique pas, elle reste donc un « point de contact » dans le parcours de consommation.
La montée en puissance des vidéos courtes et des contenus passifs
Les vidéos courtes, comme celles proposées historiquement sur TikTok ou Instagram, ont largement contribué à cette nouvelle logique. Contrairement aux contenus longs qui demandent un investissement actif de la part des utilisateurs ( un clic pour lire un article ou regarder une vidéo longue), les vidéos courtes offrent un visionnage rapide et fluide, sans la nécessité d’une interaction directe. Les utilisateurs défilent et consomment des vidéos presque automatiquement, augmentant ainsi le nombre d’impressions. Même sans cliquer, un simple fait de regarder une vidéo pendant quelques secondes génère une impression, c’est cette expérience passive qui est devenue la norme sur de nombreuses plateformes.
Facebook : Passage de l’engagement aux vues
Une des plateformes les plus emblématiques de ce changement est Facebook qui a annoncé un changement majeur dans sa manière de mesurer la performance des contenus : la plateforme privilégierait désormais les vues plutôt que les clics dans ses rapports statistiques. Ce changement s’inscrit dans une tendance plus large où les impressions deviennent le principal indicateur de la réussite d’un contenu ou d’une publicité.
Jusqu’à récemment, Facebook mesurait la performance des publications en fonction de critères classiques : les clics sur le lien, les likes, les commentaires et les partages. Désormais, l’accent est mis sur le nombre de vues (impressions) des publications. Cela permet à la plateforme d’optimiser la diffusion des contenus, car chaque vue, même sans interaction, compte pour générer des impressions et donc de la visibilité, ce qui peut être plus profitable à long terme.
Ce changement modifie profondément la manière dont nous devons penser les actions de communication sur les réseaux sociaux. Plutôt que de chercher à maximiser les clics directs, nous devons désormais nous concentrer sur la capacité de nos annonces à capter l’attention des utilisateurs et à multiplier les vues.
Les impacts sur la création de contenu social media
Ce changement d’algorithme a eu des conséquences notables pour nous, créateurs de contenu. Auparavant, les stratégies de publication se concentraient sur la maximisation des clics. Les titres accrocheurs, les « call-to-action » invitant à cliquer, les liens directs étaient des outils primordiaux. Aujourd’hui, l’accent a basculé vers la multiplication des impressions, souvent au détriment de l’incitation à cliquer.
Nous devons désormais adapter nos contenus pour qu’ils soient vus par un maximum de personnes. Cela a conduit à une explosion de formats de contenu courts, souvent répétitifs ou très visuels, qui captent l’attention rapidement, mais qui ne nécessitent pas nécessairement d’action concrète. En d’autres termes, pour avoir un maximum d’impressions, nous devons penser à des contenus capables de capter l’attention de manière instantanée et qui suscitent une consommation passive.
L’impact sur nos clients de ce changement des algorithmes réseaux sociaux:
Nos clients doivent désormais repenser leurs stratégies en se concentrant moins sur les clics directs et davantage sur la capacité à capter l’attention des utilisateurs sur un long terme.
Les formats doivent donc être repensés pour maximiser les impressions sans nécessairement inciter à un clic immédiat. En d’autres termes, le storytelling devient plus crucial que jamais, et la capacité d’une marque à se faire mémoriser à travers de simples vues devient un élément stratégique. Suivre les tendances virales, travailler des thématiques précises, penser la musique : chaque détail devient crucial pour être vu…et de la bonne manière.
Conclusion : une vision plus large du contenu
Ce changement dans les algorithmes réseaux sociaux reflète un passage d’une logique de performance immédiate (basée sur les clics) à une logique de visibilité et d’exposition de long terme (basée sur les impressions). Ce mouvement va de pair avec les nouvelles attentes des utilisateurs, qui privilégient des formats rapides et accessibles, souvent au détriment de l’interaction directe.
Cependant, cette tendance soulève des questions cruciales sur la qualité de l’expérience utilisateur et l’impact sur la diversité du contenu.
Les réseaux sociaux risquent-ils de devenir un espace saturé de contenu superficiel, où la quantité prime sur la qualité ?
Si le changement en cours vise clairement à maximiser la visibilité, il reste à voir dans quelle mesure cela influencera les dynamiques à long terme entre créateurs, utilisateurs et marques.
Cette évolution révolutionne-t-elle notre manière de faire ? Pas chez COJT !
Penser qualité avant tout. Imaginer les dispositifs et messages les plus pertinents pour toucher la cible sur les réseaux sociaux. Ne pas courir après la quantité du clic mais plutôt chercher la compréhension du message : c’est notre philosophie depuis 14 ans !